Coupe Davis - La conférence de presse surréaliste de Kyrgios
Par Thibault KARMALY le 13/09/2017 à 10:24
Johan Van Herck avait pourtant prévenu : "Les Australiens vont jouer la carte de la provocation." Et d’emblée, les journalistes présents à Bruxelles pour la demi-finale de Coupe Davis opposant la Belgique à l'Australie, ont été servi ce mardi, lors de la première sortie médiatique officielle du team de Lleyton Hewitt. Et dans le rôle du "méchant", Nick Kyrgios avait mis le parfait costume du gars irrespectueux, le regard vide et fermé, les réponses aussi sèches que sa frappe au service qui passe allègrement les 200 km/h. Le journaliste Yves Simon rejoue la scène telle qu’elle s’est déroulée pour le journal belge Sudpresse.be. - "Nick, comment va votre épaule ou votre hanche dont vous vous plaigniez dernièrement"
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- "I’m feeling good ("Je me sens bien")…"
- "Nick, comment se passe votre adaptation à la terre battue ?"
- "I’m feeling good…"
- "Nick, est-ce votre première visite en Belgique ?"
- "Yes…"
- "Pouvez-vous nous dire ce que vous en pensez ?"
- "No…"
Consternation au sein de la presse belge et même des photographes qui n’osent trop approcher le regard noir du phénomène, des fois qu’un coup de griffes jaillirait... À la table des Australiens, les sourires sont complices, habitués qu’ils sont de ce mauvais spectacle d’un joueur qui va jouer la carte de l’irritation tout le week-end, c’est clair. Les joueurs, le public et, désormais, la presse belge savent à quoi s’attendre. On tentera une dernière et cinquième question, sur son amour de la Coupe Davis et le fait d’y défier David Goffin sur terre battue : retenez bien ce moment, c’est la seule réponse correcte que le kangourou mal léché a bien voulu donner.
"Goffin, je l’ai rencontré deux fois cette année, une fois l’an dernier (NDLR : Kyrgios mène 3-0, mais c’était chaque fois sur dur). C’est un grand joueur avec une grande carrière. Je pense que la terre battue doit mieux lui convenir. Mais je suis confiant, j’ai déjà vécu de belles victoires sur brique pilée (NDLR : finaliste à Estoril en 2015) et je suis prê t! J’ai toujours aimé être en équipe comme lorsque je joue au basket. Ici, je retrouve les meilleurs amis que j’ai sur le circuit. Le parcours que nous réussissons cette année va rester à jamais. C’est juste un environnement agréable, on s’amuse beaucoup. Ici, on ne joue pas pour soi, mais pour les autres et je trouve ça beaucoup plus facile. Ça m’a beaucoup aidé dans ma carrière et ce furent les plus belles semaines de ma vie."
Cache ta joie, Nick… Dans une interview précédente aux USA, le nº1 australien s’était écrié : "Mais qui êtes-vous pour me juger ?" On lui répondra juste qu’avec le respect qu’il a affiché, ce mardi, et bien d’autres déclarations antérieures, plus folles les unes que les autres, il n’aide pas vraiment à écrire des choses, un rien plus positives… Il lui reste un week-end pour briller ou plutôt sombrer avec ses idées noires. Pour la Belgique, il peut rester tel quel…
Yves Simon pour le journal belge Sudpresse.be