Dopage - Le Laboratoire de Châtenay Malabry suspendu
Par Clémence LACOUR le 26/09/2017 à 20:14
Ca va mal pour l'antidopage français. Alors que Libération en juin soulevait déjà le manque de moyens et les difficultés de laboratoire de Châtenay-Malabry, l'AMA a sanctionné le département des analyses de l’Agence française de lutte contre le dopage (AFLD). Le ministère des Sports, dans un communiqué de presse, a pris acte de la décision de l’Agence mondiale antidopage (AMA), responsable de l’accréditation de l’ensemble des laboratoires antidopage dans le monde, de suspendre le département des analyses de l’Agence française de lutte contre le dopage (AFLD), suite aux dysfonctionnements survenus en mai 2017. Côté tennis, cette décision ne devrait pas arranger les relations entre l'AFLD et l'ITF. Enjuin, en effet Damien Ressiot, le directeur du département des contrôles de l'Agence française de lutte contre le dopage (AFLD), avait dénoncé en juin dans des propos rapportés par La Croix le "profond mépris [de l'ITF] pour les agences nationales antidopage".
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Le ministère des Sports assure qu'il sera attentif au bon déroulement des procédures de suivi décidées par l’AMA. La décision de suspension provisoire prise par l’AMA ne remet pas en cause les contrôles effectués par le département compétent de l’AFLD. Pendant la période de suspension, les opérations de contrôle seront poursuivies, seules les analyses seront effectuées par les laboratoires agréés par l’AMA et partenaires de l’AFLD. La lutte antidopage, condition essentielle à l’éthique du sport, nécessite, explique le Ministère, de fixer des standards toujours plus élevés et exigeants. Il a donc annoncé poursuivre la réflexion avec l’AFLD sur la stratégie de moyen terme du laboratoire conjuguant l’objectif que se fixent les autorités françaises de disposer d’un laboratoire de référence et d’un projet d’établissement performant.
Les difficultés du Laboratoire de Châtenay-Malabry sont endémiques, rappelle Libération qui citait un audit rendu public par l'Agence : "Les locaux sont anciens et connaissent quelques faiblesses structurelles (fuites d’eau, etc.), les bureaux sont exigus et leur respect des normes de sécurité serait à vérifier." D'autre part, les auteurs de ce rapport soulignait également que les salariés étaient, à l'image de leurs locaux, en souffrance, insistant sur "la perte de repères des salariés", "l’inégalité de traitement qui favorise les ambiances de travail délétères, voire conflictuelles". Comme de nombreux autres laboratoires ont été suspendus, les échantillons sont arrivés en masse à Châtenay-Malabry, destabilisant un peu plus le personnel. Le rapport indique ainsi qu'il a été "également mis en évidence des insuffisances en personnel, palliées par des recrutements temporaires, et la nécessité de poursuivre la modernisation et la rationalisation des matériels, des techniques et de l’organisation du laboratoire." Mathieu Teoran, secrétaire général de l'AFLD, réfute dans les colonnes du quotidien l’idée que l’incident soit dû à un problème de moyens: "Ce n’est pas parce qu’on manquerait de moyens, de personnel, ou que les locaux seraient vétustes que c’est arrivé."