FFT - Bernard Giudicelli, jugé en correctionnelle ce 13 juin
Par Clémence LACOUR le 13/06/2017 à 09:54
Après un Roland-Garros "houleux", puisqu'il a été contesté pour ses méthodes par Arnaud Di Pasquale et Loïc Courteau, auxquels Paul-Henri Mathieu ou encore Julien Benneteau ont emboîté le pas, et qu'il a dû revenir sur ses propos à l'encontre d'Emmanuel Planque et de Lucas Pouille, dont il avait remis en cause le travail, Bernard Giudicelli continue son mois de juin compliqué. Le tout nouveau Président de la FFT va devoir répondre d'un possible délit de favoritisme ce mardi 13 juin, soit tout juste trois jours après la fin de ces Internationaux de France.
Vidéo - Giudicelli nous parle des valeurs de la FFT
Il aurait négligé d'appliquer dûment la loi sur la publicité des appels d'offre lors de la construction du centre de Ligue à Lucciana. L'avis d'audience, évoqué par Mediapart le 15 mars 2017 précise qu'il lui est reproché de ne pas avoir respecté "la liberté d’accès et l’égalité des candidats dans les marchés publics" et "procuré ou tenté de procurer à autrui un avantage injustifié, en l’espèce par une publicité inadaptée et insuffisante, par une absence de mise en concurrence". Un architecte, Paul Navari, est lui aussi renvoyé devant le même tribunal correctionnel, en même temps que Bernard Giudicelli. Il lui est reproché d’avoir pu être "complice du délit d’atteinte à la liberté d’accès ou à l’égalité des candidats" à cet appel d’offres". Il s'agit en fait d'une vieille histoire, qui dure depuis décembre 2013 et qui oppose Bernard Giudicelli, alors président de la Ligue de Corse, à un entrepreneur corse. En désaccord sur l'attribution du marché public, le ton entre les parties était rapidement monté, comme en atteste les échanges de mails relayés par Mediapart. A l'issue de l'enquête préliminaire, rappelle Laurent Mauduit dans son article, le Parquet avait trois solutions : classer l'affaire sans suite, nommer un juge d'Instruction, ou renvoyer en correctionnelle. C'est cette dernière solution qui a été choisie.
Lorsque l'affaire avait été révélée, la FFT avait fait paraître un communiqué de presse pour désamorcer la crise, le 15 mars 2017 : "La presse s'est fait l'écho ce mercredi 15 mars d'une éventuelle prochaine convocation de M. Bernard Giudicelli devant la justice de Bastia pour une affaire qui a déjà été jugée en novembre 2015, soit il y a plus de 15 mois. À cette date, le tribunal de grande instance de Bastia avait tranché en faveur du président de la Ligue de Corse concernant le dossier de construction du centre de la Ligue de Corse à Lucciana. Cette décision mettait alors un terme aux poursuites. Selon l'article de Corse-Matin qui n'apporte aucun élément nouveau, l'affaire pourrait être relancée par le parquet. À ce jour, Monsieur Giudicelli n'a reçu aucune citation de la part du tribunal". C'est donc désormais chose faite. Pour expliquer la raison qui l'a poussé à ne pas soumettre l'appel d'offre à la loi en vigueur, Bernard Giudicelli avançait que : "le contrat conclu pour la construction du centre couvert sur la commune de Lucciana n’est pas soumis à l’obligation de publicité prévue au code des marchés publics", ce que contestait absolument l'entreprise de Bastia, Bastia Charpentes, Armatures, puisque les 2.8 millions d'euros étaient financé pour partie par le CNDS (390 000 euros) et par les collectivités territoriales (1.4 million d'euros). Mais Corse Matin révélait également que les manquements à la procédure habituelle en matière de publicité de Marché Public n'étaient pas les seuls constatés : "les lots ont été attribués au moins disant, sans tenir compte des critères de qualités d'exécution des travaux", d'où, sans doute, ce renvoi en correctionnelle pour favoritisme le 13 juin. C'est Jean-Marc Pettinato, qui s'est estimé lésé dans ce dossier, qui a déposé plainte. Il est aussi mis en cause dans le trafic de billets endémique qui a perduré pendant de nombreuses années à la FFT.