Juniors - Marine Szostak : jeune espoir tout terrain
Par Clémence LACOUR le 24/09/2017 à 20:50
Le tournoi de Langlade, avec son prize-money de 4600 euros, attire chaque année un très joli plateau, avec, cette année, une n°275 WTA et une flopée de numérotés et de négatifs chez les hommes. On trouvait également parmi les inscrites la jeune espoir française Marine Szostak. Fille d'un père médecin qui fut naguère dans l'entourage de la jeune Marion Bartoli et de son père Waler Bartoli, la jeune fille a proposé un tennis d'attaque séduisant. Fraîche, intelligente et vive, elle nous a accordé un entretien.
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Le plus grand tournoi des petits villages de France : une étape
Quart-de-finaliste cette année à Bournemouth après être passée par les qualifications, elle va sillonner les ITF Juniors dans l'Europe de l'Est -elle est déjà allée en Pologne et en République Tchèque- pour se confronter à l'opposition la plus âpre possible. Son coach de père l'affirme : "Le but est de pouvoir rentrer dans le tableau des Grands Chelems sans avoir besoin des invitations. Pour cette année, l'idée était d'avoir un niveau négatif sans pour autant plonger dans les réserves physique et mentales. A présent, physiologiquement et mentalement, elle est prête pour rentrer dans le dur". 1/6, la licenciée de Pierrelatte a perfé pour se hisser en quarts de finale de ce "petit" tournoi mais très relevé : "Au premier tour, j'ai gagné 6-0, 6-1 contre une 3/6 que j'avais déjà rencontrée l'année dernière. J'avais gagné mais j'avais vraiment eu du mal, en trois sets hyper accrochés. Après j'ai perfé à -2/6, 7-6, 6-2, et j'ai perdu ensuite 6-0, 6-2 et je n'ai vraiment pas fait un bon match. Il y a des jours sans !". Langlade est une étape dans la carrière de cette jeune joueuse qui aspire à aller loin. "C'était un tournoi de préparation car je dois partir en Tunisie sur un ITF Juniors. Mon objectif est de devenir joueuse professionnelle. A court terme, quand j'aurai 18 ans, je veux faire un Grand Chelem Juniors. Sur les premiers ITF Juniors que j'ai disputés, j'étais très angoissée. Je ressentais énormément de pression car mon père s'est arrêté de travailler pour moi. J'avais peur de jeter de l'argent par les fenêtres. Je tremblais. A présent, je rentre directement dans les grands tableaux, sans passer par les qualifs... Et c'est une autre pression car je n'ai pas les tours de qualification pour me rôder."
Un projet familial
En première S, elle a un an d'avance et suit le CNED pour sa scolarité depuis l'an passé : "J'ai eu du mal à prendre le rythme. J'ai morflé à la fin de l'année, j'ai dû travailler jusqu'à minuit pour finir le programme. Je veux vraiment avoir mon Bac avec mention. Vous savez, avec tout l'investissement qu'on met sur le terrain, l'école, à côté, c'est facile. Ça demande des efforts, c'est vrai, mais ce n'est rien par rapport à ce que je dois faire sur un terrain tous les jours." Exigeante avec elle-même, elle a aussi une famille qui la suit dans son ambition : "Je m'entraîne avec mon papa. Je m'entraîne avec lui depuis que je suis toute petite. C'est un projet très familial. On s'entraîne dans un petit village, sur des petits terrains, avec des fissures, dans des conditions assez compliquées. Je suis habituée au vent, à la pluie, etc. Je suis habituée aux conditions pourries, on peut le dire ! C'est comme ça. On n'a pas de terrains couverts... Mais ça se passe bien. Regardez, je suis montée jusque-là. Ca prouve qu'il ne faut pas forcément avoir de super conditions pour progresser. Nous sommes excentrés : clairement nous habitons dans la campagne un peu perdue, alors j'ai un peu de mal à trouver des partenaires d'entraînement. Je dois faire beaucoup de route. C'est compliqué aussi de trouver des joueuses. A partir d'un certain niveau, les filles n'ont plus trop de temps à perdre donc ça devient compliqué de jouer avec certaines joueuses bien classées".
La transmission passe par l'Argentine
Si côté français, la transmission des joueuses "anciennes" Française vers les plus jeunes a du mal à se faire, Marine Szostak a l'appui des Argentines qui viennent faire les tournois par équipes. "Elles viennent 6 mois dans l'année, elles sont classées -15 et je m'entraîne régulièrement avec elles quand elles sont là. Elles sont très gentilles de vouloir bien s'entraîner avec moi. Je m'entraîne avec Ornella Caron . Là, j'ai vraiment hâte qu'elle soit de retour. C'est une joueuse que j'adore particulièrement, qui a un très beau jeu, et qui est très gentille, elle est juste adorable. C'est une très très belle personne. Elle m'aide. Elle m'a permis de beaucoup progresser l'an dernier. Pour ce qui est des Françaises, je joue plus avec des filles de mon âge. On est toutes un peu adversaires. Si j'aimerais qu'une Française plus âgée m'aide ? Oui, pourquoi pas. Je n'ai pas de nom en tête, mais j'ai besoin de personnes sympas pour m'entraîner, quelqu'un avec qui j'aurais le feeling, qui aurait de l'expérience, qui aurait vécu déjà pas mal de choses. Je respecte énormément ce que les joueuses ont fait. Ornella, je suis hyper respectueuse envers le parcours qu'elle a eu." La jeune fille bénéficie de la protection de la Ligue : "Elle me finance un petit peu, j'ai un rassemblement par mois à la Ligue, environ. Je m'entraîne avec mon papa, donc on a décidé de ne pas avoir d'entraînements calés avec la Ligue, mais j'ai des rassemblements avec les meilleures joueuses de ma région. Pour l'instant la Ligue nous aide bien."