Tennis. JO - Rio - Nicolas Mahut veut "laver le linge sale" de Rio

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Rio devait rester dans les mémoires collectives comme le grand triomphe du tennis français. La FFT attendait 4 médailles, et Nicolas Mahut, n°1 mondial en double, devait être le héros de ces Jeux. On l'attendait en double hommes et en double mixte. Total ? Un désastre. Des défaites au premier tour au tragique décès du kiné des Bleus, en passant par la masacrade autour de Benoît Paire le carnaval a tourné au cauchemar. Dans L'Equipe, Nicolas Mahut est revenu sur ses premiers jeux, et avec dans l'idée de rebondir rapidement pour l'US Open bien sûr, mais également pour les demies de la Coupe Davis (16-18 septembre).

Rebondir après l'échec, et vite....

Des défaites au premier tour en double comme en double mixte, ça, c'est le bilan sportif... Mais ce qui prédomine le plus dans l'esprit du Français, c'est la tristesse d'avoir perdu un proche. "C'est vrai que ces Jeux ont été un échec, un fiasco, un désastre, appelez-le comme vous voudrez, mais je voudrais déjà avoir une pensée pour Pat et sa famille car son décès a été une tragédie. On a tous été touchés car tout le monde l'aimait" a commencé le joueur, avant d'évoquer l'aspect purement sportif : "Tout s'est mal passé, du début à la fin. Il y a eu l'échec sportif, (...) et le fait qu'on a entâché notre sport. A titre personnel, c'est une  grosse claque, mais je me dois de rebondir tout de suite parce qu'il y a la Coupe Davis. Je ne sais pas si on sera rappelés avec Pierre-Hugues Herbert, mais notre job est d'être le plus en forme possible et de répondre présents si Yannick Noah a besoin de nous."

Le tennis français : une bande de gamins trop gâtés ?

Les polémiques autour du tennis n'ont pas cessé. Kristina Mladenovic et Caroline Garcia se sont plaintes après leur premier tour perdu, de leurs tenues, qui n'étaient pas conformes aux normes du réglement olympique, et, cerise sur le gâteau, Benoît Paire, venu remplacer Richard Gasquet malgré un manque de motivation affiché,  a été exclu de l'Equipe de France en direct sur France 2. Bref, les Français ont été la star des plateaux télévisés et ont paru pouvoir concourir aisément à la médaille d'or du caprice et de la bizbille. Pas de quoi être fier, mais de quoi revenir chagrin de Rio. "Je suis très triste car beaucoup de chemin avait été parcouru depuis 1988. Nos prédécesseurs, je pense à DIP (Arnaud Di Pasquale) et sa médaille (en bronze), à Amélie Mauresmo (en argent) à Athènes, et aux gars (Michaël Llodra et Jo Wilfried Tsonga en argent, et Julien Benneteau et Richard Gasquet en bronze)  à Londres, avaient fait en sorte que notre sport soit reconnu comme un sport olympique en France. Malheureusement, on n'a pas laissé une bonne image. On a le droit de perdre, mais on n'a pas le droit de laisser une telle image. C'est ce qui va mettre le plus de temps à cicatriser. Pour moi, les JO, c'est sacré."

Des torts partagés...

Qui est fautif de tout ce beau gâchis ? Est-il possible que ce soit l'éléctron libre Benoît Paire, qui n'a eu de cesse de faire enrager la FFT par son manque d'investissement et sa non présence au village olympique ? "Nos défaites n'ont rien à  voir avec Benoît Paire. Benoît a peut-être eu peur de refuser sa sélection, car cela ne lui parlait pas. On peut respecter un joueur qui pense ça, mais dans ce cas, il vaut mieux ne pas venir. Benoît avait le choix et il connaissait les règles." Paire, cas à part, donc, mais pour le reste ? "Tout le monde est fautif (...) Il y a eu des dysfonctionnements dans l'encadrement des joueurs, mais les premiers fautifs, ce sont les joueurs. C'est comme si un artiste montait sur scène, plantait sa chanson et disait que c'est de la faute de la maquilleuse. C'est avant tout l'échec des joueurs. Tout le monde doit se remettre en question, et il faudra faire un débrief. Il ne faut pas se chercher d'excuses et accepter les critiques quand elles sont constructives. (...)" 

Un échec avec pour toile de fond, les élections à la FFT 

Bernard Giudiccelli avait émis des critiques sur la DTN après l'exclusion de Benoît Paire de l'Equipe de France, qui avait été "éliminé non sans avoir combattu", en trois sets, face à Fabio Fognini. La décision de la DTN et les déclaration des uns et des autres ont-elles eu un impact sur les performances des Frenchies ? "Ce n'est pas la DTN qui avait la raquette à la main. C'est nous. J'ai été surpris par ses déclarations, notamment sur l'exclusion de Benoît, car cette décision avait été validée par la DTN, et le président de la FFT. Il était présent à Rio et c'est le n°2 de la Fédération. Finalement, il remet en cause une décision qu'il a approuvée ! On est en campagne, on est trop éloignés du sportif. Ce qui me gêne, c'est que ça met du négatif sur la DTN, et, par ricochet, sur l'Equipe de France, et il y a la Coupe Davis dans trois semaines. (...). Il faut que les remises en question soient internes. (...) On a des gros objectifs et on ne peut pas être dans un climat de défiance comme ça. (...) On ferait mieux d'être tous unis, sans occulter les erreurs. C'est préférable de ne pas laver son linge sale en public."

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